Tristan Trémeau, critique d'art, historien de l'art et commissaire d'exposition, consacre un article au premier tome du Traité de peinture de Christian Bonnefoi dans le tout dernier numéro de la revue L'Art même (n°91).
Extrait :
"Cette dimension théoricienne du faire, du technique, du lieu même de ce qui est au travail dans le travail, de cet espace médian et informant entre intention et production, est certainement le fil conducteur des écrits que Christian Bonnefoi produit depuis cinquante ans, qu'ils soient consacrés à des réflexions et déductions conceptuelles de ses oeuvres, ou dédiés à celles d'artistes chez qui il repère semblables préoccupations esthétiques et réflexives. Pour autant, concernant ses écrits dévolus à son travail, ceux-ci n'ont pas pour motivation de garantir à ses oeuvres d'être sous contrôle et sous la pleine et entière autorité de leur auteur (contrairement aux écrits de Daniel Buren, par exemple). Au contraire, comme Christian Bonnefoi l'expliquait dès l'entame de son premier texte consacré aux prémices de son oeuvre, "Collages" (1974): "Il n'y a pas de théorie de ce qui se fait (de ce que je fais : des 'collages'), parce que ce qui se fait ne ressort d'aucune globalité. [...] Une fois le geste retombé - les travaux qui parsèment un tel champ n'ont aucun caractère de clotûre - à nouveau, éloignement du moment théorique - ils sont repris dans l'économie du geste, signent un futur - Sans conclusion. Au contraire, la théorie est ce qui me borne, ce qui définit les conditions historiques auxquelles aucun projet n'échappe. Je n'y échappe donc pas, mais je me maintiens par rapport à elle dans une distance de dénégation. Elle est dans 'mon' temps, ce moment négatif par où je touche à autre chose qu'à la peinture." "
Tristan Trémeau
04/09/2023
