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n° 24 - 2009. Dossier : Ce qui fait danse : de la plasticité à la performance

 
Revues



Date de parution : 2009
Format : 21 x 29,7 cm.
Reliure : cousu fil de lin
Pages : 256
Illustrations : 64 n./b. et 19 couleur
Prix public : 30,50 €
ISBN : 978-2-930174-40-2

« Oui, ce corps dansant semble ignorer tout le reste, ne rien savoir de ce qui l’environne. On dirait qu’il s’écoute et n’écoute que soi » . Quoiqu’elles aient le pouvoir de susciter une adhésion spontanée, presque sans réserve, et bien qu’elles conservent encore des points d’appuis les plus féconds, bien des formules en effet – à l’instar de ce très bel énoncé de Paul Valéry – ne semblent peut-être avoir d’autre mérite que de soulever plus d’interrogations et de problèmes qu’elles n’en résolvent, ou de n’offrir paradoxalement d’autre possibilité à la philosophie que celle, disons transcendantale, d’“exulter”  devant un corps dansant, c’est-à-dire, en un mot, de se taire au lieu d’assumer la condition encore impensée de la danse, de prendre acte aussi bien de la singularité que de la part d’irréductibilité de cet art tu. Or, si cela ne doit pas pour autant rendre obsolète l’isolement dans lequel l’esthétique a relativement confiné la danse, et s’il faut reprendre plus patiemment encore les termes d’une telle possibilité paradoxale – avec laquelle il est devenu à tout le moins difficile de s’accorder –, comment tenter alors de retrouver, sous le caractère délibérément flottant de ce qui fait danse, toute la charge d’audace et de paradoxes qui définirait ce que nous convenons d’appeler “danse contemporaine” ? Comment, et avec quels outils conceptuels, dégager toute la potentialité d’extension problématique qui serait celle d’une pensée propre au geste dansé ? Et pour peu que nous l’envisagions dans sa stricte radicalité, c’est-à-dire hors de l’assujettissement à une hiérarchisation catégoriale ou normative, ne devrons-nous pas plutôt accepter que la danse en vienne à imposer la loi de son “bougé” à la pensée esthétique, qu’elle confronte le champ de l’art et de la plasticité à ses propres limites, et qu’elle commence, enfin, par soustraire son propre effort au silence suspensif de la théorie ?

C’est justement sur la voie de ce questionnement, qui ne requiert d’ailleurs aucun principe herméneutique préétabli comme en témoigne la diversité des styles et des objets d’analyses retenus ici, que le présent volume prend tout son élan. Il s’agit, en effet, d’avancer l’hypothèse qu’en toute rigueur une pensée de l’art, plutôt que d’appliquer des schèmes réducteurs et invariants à la danse – ce qui revient tout simplement à la figer –, aura à se compliquer d’elle, à se questionner au plus près de sa poïéticité et à s’ouvrir, plus sérieusement, aux interrogations qu’elle ne cesse d’aiguiser.
Adnen Jdey

Dossier : Ce qui fait danse : de la plasticité à la performance

Adnen Jdey : Liminaire
Véronique Fabbri : D’une poétique de la danse l’autre
Frédéric Pouillaude : Œuvre, expérience, pratique. Le chorégraphique à la limite
Edwige Phitoussi : La danse, “acte pur des métamorphoses” ?
Barbara Formis : Esthétique de l’unisson : solitude et collectivité
Paule Gioffredi : Prendre du champ pour s’y inscrire. L’improvisation publique chez Boris Charmatz
Michelle Debat : De la danse à la proposition chorégraphique ou l’apparition d’un nouveau langage scénique
Geisha Fontaine : Objets de danse, objets en tous genres
Céline Roux : Pratiques performatives / Corps critiques # 2
Georges Didi-Huberman : La terre se meut sous les pas du danseur
Chakè Matossian : Danger Danse : Léger tourbillon
Rémi Labrusse : Matisse / danse
Luc Richir : La danse de la chair
Michel Guérin : D’un danser de l’art
Daniel Sibony : Trans-en-danse ou la danse comme excès

Varia

Catherine Malabou : Hospitalité et plasticité
Dirk Dehouck : Fêlure et catastrophes. De la transmission - de l’art

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